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paroles-et-tralalas

Brûlez

Darck Crystale | 7 | 11/17/2009
bon tournons la page d'hier, veux-tu?

tu sais lundi j'ai failli sombrer dans la déprime
c'est que c'est très dur en ce moment chez nous
même Djam est découragé

MAIS
j'ai encore trouvé le courage et le ressort de l'encourager
alors il veut bien continuer à vivre demain

quelles sont les horreurs dont tu souffres?

à demain dark crystale
lorsque j'aurai tourné la page d'aujourd'hui
fleurdatlas | 11/18/2009
Des horreurs sans nom, des sentiments qui me viennent sans que je comprenne pourquoi...
Comme s'ils étaient indépendants de moi.

Je ne me comprends pas.
Darck Crystale | 11/18/2009
raconte-moi
quand ça se passe ce genre de phénomène?
fleurdatlas | 11/18/2009
Ça se passe n'importe quand, n'importe où.
L'élément déclencheur peut être une remarque, une attitude, quelque chose que je vois, un son que j'entends, voire rien du tout.
Ça peut rester des heures ou des jours ou partir en quelques minutes.
Ça a différents degrés, ça fait parfois pleurer, ça donne des envies de suicides, ça donne envie de disparaitre.

Comme si la vie était trop compliquée pour moi...
Darck Crystale | 11/19/2009
"L'élément déclencheur peut être une remarque, une attitude, quelque chose que je vois, un son que j'entends, voire rien du tout."

cela (l'élément déclancheur) toucherait-il ton hypersensibilité?

ou bien des blessures anciennes, presqu'oubliées mais toujours rouvertes?

les effets sont "raides"! envies de suicide, de disparaître

connais-tu la "blessure du néant"? t'es-tu déjà intéressée ou documentée sur la blessure du néant?

voici des extraits d'un interview que tu trouveras en entier ici:
extrait de: http://www.coopdonbosco.be/telecharger/doc2005-06.pdf

Par exemple ?
Un jeune médecin souffre de névrose obsessionnelle : il est obsédé par le risque de la faute professionnelle depuis une dizaine d'années, ce qui le paralyse. Au fil des entretiens, nous cherchons la source de la névrose. Des blessures, nous en trouvons partout : dans le sein maternel (sa mère l'a attendu dans l'angoisse) ; dans la petite enfance (le père trop autoritaire l'a traumatisé de 2 à 5 ans) ; la grande enfance
(un éducateur l'a violemment battu à 7 ans), etc.
L'important a été de l'amener, avec un accompagnement spécifique, à prendre conscience non de tout ce qui avait pu le blesser, mais de ce qui voulait "remonter à la surface". Or, c'était une haine profonde contre sa mère. Non seulement il n'en avait absolument pas conscience, mais il vénérait sa mère ! Il a réalisé, en quinze jours, que la haine était une réaction cachée à l'une, voire plusieurs, de ces blessures. Coup de tonnerre dans sa vie ! C'était le lieu de son histoire que le Seigneur voulait visiter ; cet homme avait à vivre là un acte responsable dans le domaine de la réconciliation et du pardon. La haine est tombée... Il a été guéri en trois mois d'une névrose difficilement soignable au plan psychiatrique. [.../...]

Certains auteurs soutiennent qu'une relation sexuelle qui n'est pas pleinement consentante provoque une
"blessure de néant"...[.../...]

Les traumatismes sont ceux que l'enfant fait sien quand il est en âge de pouvoir le faire et donc de réagir.
Un enfant de moins de 6 mois n'a sans doute pas les moyens psychiques de commencer à haïr la mère qui le refuse. Mais à partir de 18-24 mois, il en a les moyens s'il pressent ou devine ce refus.

Un enfant peut être blessé, c'est vrai, par des choses qui échappent aux parents et dont ils ne sont pas responsables. Mais plus un enfant naît et grandit au coeur d'une relation d'amour qui perdure, plus il est vacciné contre la blessure grave et dégradante, plus il s'épanouit de façon équilibrée.

Vous avez développé dans votre récent livre la notion de "blessure de vie" (1), et vous lancez une
formation à l'accompagnement pour cette blessure spécifique (lire l'encadré «Une école par
correspondance pour "l'accompagnement de vie"»). Est-ce un nouveau concept ?

Disons : une nouvelle manière d'approcher certaines blessures profondes. Cette conviction s'est
développée au fil de notre expérience d'accompagnement des personnes ayant vécu des traumatismes liés à la vie (avortements, incestes, viols...) au sein de l'association Mère de Miséricorde. La blessure de vie n'est pas localisable, ni "émotionnellement quantifiable" comme l'est une blessure psychique. Elle touche à la dimension spirituelle de l'homme.
Elle implique, à un moment donné de l'histoire de la personne, un certain "choix de mort", en tout cas un "choix de non-vie", c'est-à-dire un refus inconscient de vivre selon son identité réelle à cause d'une circonstance traumatisante touchant directement la conscience d'identité, parfois à travers diverses zones psychiques.

Cette blessure de vie a des conséquences redoutables de contre-identité : suicides, troubles sexuels graves, troubles affectifs profonds, troubles d'identité sexuée...[.../...]

On peut avoir une blessure de vie sans séquelles psychologiques ?
Oui, dans certains cas de figure. Nous accueillons par exemple des prostituées dans une de nos maisons de Manille : sous leur masque aguichant et derrière leur sourire, se cachent souvent des désespoirs mortifères.
Or, elles n'ont pas de problèmes "psy", elles ne traversent pas de dépression... mais c'est pire : elles sont intimement convaincues que leur vie ne vaut rien, qu'elles ne valent rien... et c'est souvent ce qui motive leur choix de vivre en tant que prostituée.
C'est un exemple de ce qu'on appelle une contre-identité, c'est-à-dire le développement d'un pan
d'existence déséquilibré ou d'un comportement autodégradant (au plan de sa dignité propre), en
contradiction avec ce que la personne aurait dû devenir selon son identité réelle.

Pensez-vous qu'on puisse faire un tel choix dans le sein maternel ?
Non. Mais je suis convaincu que dès l'âge de 3-4 ans, on a en soi la possibilité de refuser la vie dans un pan plus ou moins large de son existence. Ce choix de mort, en revanche, a pu être préparé, disposé par des blessures dans le sein maternel.

Comment l'accompagnateur peut-il repérer une blessure de vie ?
Par la convergence de trois critères : la désespérance du sujet sur lui-même par un non-sens radical d'une dimension importante de l'existence, si ce n'est de la totalité de celle-ci : "Je ne vaux plus rien, pourquoi s'intéresser à moi ? Je suis fini" ; une solitude maligne, un enfermement morbide, qui peut s'exprimer par ce cri silencieux : "Personne ne peut rien faire pour moi et je ne peux rien faire pour les autres" ; enfin, l'adoption involontaire d'une contre-identité partielle : "Ce n'est pas ce que je voudrais être, mais cela s'impose à moi".

Peut-on guérir de cette blessure de vie ?
Non. Du moins elle ne peut pas guérir entièrement, même si la plupart de ses symptômes psychologiques - voire physiques - peuvent disparaître progressivement. Parce que la blessure de vie n'appelle pas d'abord la guérison, au sens communément entendu aujourd'hui. Quand vous avez été violée durant dix ans par votre père lorsque vous étiez enfant, vous ne pouvez pas guérir, parce que Dieu ne veut pas vous rendre amnésique... Mais vous pouvez décider, avec le soutien d'un accompagnement spécifique, de "re-vivre",
alors que le traumatisme avait brisé en vous une certaine soif de vivre et de porter du fruit.

La blessure de vie appelle la vie, un surcroît de vie, un déploiement de vie parfois plus intense que si la blessure n'avait pas existé ! C'est un scandale pour l'intelligence contemporaine, car ici s'ouvre le mystère de la miséricorde qu'aucune ressource humaine ne peut appréhender.

Ici se manifeste la puissance de résurrection du Christ, à travers ce scandale des scandales qu'est le mystère de la Croix.
fleurdatlas | 11/19/2009
au fait Dark Crystale, je t'ai mis un second élément de réponse au sujet de tes questions sur l'éducation, et il est ici:
http://favofleur.karmaos.com/post/114

maintenant je vais continuer à m'occuper de mon exposé dont le délai a été repoussé
(et dont ma réponse pour toi fait partie)

bon week-end!
fleurdatlas | 11/19/2009
Oui, sans doute une blessure de vie, je reconnais les symptômes.
Maintenant, je vais en chercher les causes.
Darck Crystale | 11/19/2009
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