Comme tu es moi, je suis toi. Comme je suis toi, tu es moi. Ce jeu de lumières, qui s'invitent dans l'infini et dansent, aime inverser le cours des choses. Je t'ai trouvé et comme une prophétie, tout ce que je sentais apparaît au grand jour. Tu m'a trouvée et comme une ligne déjà écrite, nous nous rapprochons inexorablement de la fin.

Je relis.

Je relis tout ce que tu dis, ce que tu penses, ce que tu sens.

Je relis et tout a du sens, de plus en plus, même s'il y en avait déjà, chaque phrase en signifie deux, qui en signifie quatre. Chaque sentiment enfle et son odeur se répand dans ma vie. Tout. Tout a déjà été fait, dit, vécu, écrit, tout.

On se manquait et on se cherchait, on s'est trouvé puis on se manque, et comme deux étoiles, nos trajectoires nous éloignent puis nous rapprochent.

Peut-être qu'on sera trop entraînés par nos élans respectifs.

Non.

Je refuse.

Je m'arrêterai pour toi. Je viendrai pour toi, je reviendrai sur mes pas pour toi. Nous sommes forts, je le sais, à deux on peut remonter le temps, c'est possible. Nous rembobinerons nos existences loin l'un de l'autre pour les tisser à nouveau entre elles. Nous déferrons les noeuds qui nous habitent pour tresser une vie belle comme les cheveux de la rivière.

Je sais que tu le veux.

Je sais que je le veux.

Nous serons là, nous et je dis nous pour nous, pas nous pour toi et moi. Rien n'a pu nous séparer si ce n'est un big bang, si ce n'est qu'un évènement insurmontable.

Mais je sais que c'est possible. J'ai une fée à toi dans une lanterne qui me le chante tous les matins et tous les soirs. Elle me baigne de lumière et de ses yeux coulent des perles de ta vie. Je sais que tu peux venir à moi, je sais que je peux m'arrêter ou que tu peux accélérer. Nous sommes pareils, et pourtant ensemble, nous sommes plus fort.

Ensemble, nous sommes un univers empli de violence, puissant, éthéré, qui résonne de couleurs bleues et roses. Nous sentons l'herbe, le citron, l'été. Ensemble, nous sommes un, et à un, on fait bien mieux les choses qu'à moitié.

Je t'ai déjà dit que je viendrai te chercher. Chaque image que j'ai, chaque point lumineux sur un écran me rappelle toi. En entier, toi comme tu existes, pas juste un avatar, ton entièreté.

Qu'est-ce qu'on s'en fout, d'un visage. Qu'est-ce qu'on s'en fout. Ce qui compte, ce sont ces secondes étirées qu'on a vécues, quand dans tes yeux un orage de carbone a lieu. Ce qui compte, ce sont les instants où mes iris se contractent quand j'ouvre les paupières pour voir ton sourire.

Ce qui compte, c'est nous. Et tu sais à quel point j'aime compter.

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Bientôt, je pourrai changer, mais pour devenir quoi ?